Estancia Don José - Rio Mayo, pays des Gauchos
Une légende américaine raconte qu'un musicien noir, guitare à la main, a vendu son Âme au diable au détour d'un "crossroad". A Rio Mayo (petit point minuscule au milieu de la Patagonie, et accessoirement "capitale argentine de la tonte"), nous rejoignons la mythique "Ruta 40".
Nous ne pouvons nous empêcher de mettre notre arrivée à ce carrefour mythique en parallèle avec cette légende: un nouveau chemin s'est ouvert pour notre projet Pülü (l'"Âme" en langage Mapuche - NDLR).
A défaut de Diable (et bien qu'elle ait quelque chose de diabolique...) nous tombons sur l'Estancia Don José, tenue par la famille Mazquiaran (une maman et sa fratrie; Cyrila, Juan José, Nelson et Norma) et soutenue par Luis, le Gaucho.
En résumé l'Estancia Don José c'est le plus grand élevage de Guanacos de Patagonie (1500 animaux), réparties sur plus de 25 000 hectares, où cohabitent en toute liberté chevaux, moutons, nandous,...
Au départ, une histoire: celle de ce guanaco qui si trouvait là par hasard, au milieu des moutons, un jour de tonte. Nelson, le visionnaire de la famille, décida au passage de le tondre:-). Le résultat des analyses fût surprenant: cette fibre se révéla être la deuxième plus fine du monde (après la vigogne, à 2 microns près).
Il n'en fallait pas plus pour cette famille hors norme pour trouver là un moyen de se différencier, dans un marché de la laine en pleine crise.
Le travail fût ardu: il s'agissait d'inventer et de tester les méthodes d'élevage et de travail de cette fibre. Ces 13 dernières années ont été nécessaires pour mener à bien cette tâche, un lourd investissement en temps et en argent. A chaque étape, aucun compromis: notamment en intégrant leur vision d'une gestion durable, avec un élevage 100% Bio.
Nos chemins se croisent à ce moment précis où ils cherchent à commercialiser le fruit de cet audacieux travail.
Et lorsque nous débarquons pour présenter modestement notre projet, leur enthousiasme est immédiat. La fille de Nelson devient blème lorsque nous lui tendons une carte de visite. Elle nous parle d'un devoir qu'elle a rédigé quelques années auparavant: il s'agissait d'une entreprise qu'elle avait appelée "Pülü", qui achetait des articles à l'Estancia. Cette anecdote est HALLUCINANTE. Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit, tant j'avais envie d'appeler Milou... et aussi Claire, Dodie, et toutes celles dont la vie est en partie guidée par ces "bizarreries". Son père me parle de "the secret", ce bouquin dont m'avait parlé Julie ;-)
Des heures à échanger, des heures et des heures. Des heures aussi à vivre le quotidien d'une estancia.
A nous d'imaginer la suite de cette histoire...